jeudi 20 août 2009

PME-CRISE DU CREDIT- Les banques jouent elles vraiment le jeu ?

Si les banques ont peu recours aux enveloppes mises à leur disposition, cela signifie que:

La demande de crédit (solvable) est en net ralentissement.- Leurs situation était bien mois dégradée que prévue.- Beaucoup des banques ont souscrit (pour voir) et ne pas risquer de subir une distorsion de concurrence.....

Les banques françaises ont elles été aventureuses ?

Leur exposition au risque subprime est très indirecte et ne révèle pas une volonté manifeste d'avoir voulu investir ce marché... Rappelons nous que la proposition du candidat Sarkozy d'instaurer les subprime à la française n'a finalement reçu qu'un faible écho dans la communauté financière et a été abandonné.... (Ouf....).

Le risque supporté par les banques françaises porte avant tout sur:

  • Les prêts à l'économie:
      • Dégradation des conditions de remboursement des prêts immobiliers, notamment à court terme (relai). rappelons que depuis dix ans, ces prêts sont octroyés à marge négative par les banques qui se servent de ce support pour se soutirer alternativement quelques parts de marché....
  • Les risques de marché:
      • Dégradation des conditions de l'activité pour compte propre (matières premières et actions), après quelques alertes ayant sonne la fin de la récré... Kerviel, CA New York et maintenant, Caisse d'épargne.
      • Diminution sévère de l'activité marked to market...
      • Risques logés dans les produits destinés à assurer la liquidité bancaire (sicav monétaire) et qui ont de plein fouet subit la diffusion du risque US, notamment sur le compartiment des sicav sensibles.

Les "difficultés" des banques françaises sont largement maitrisables et n'ont pas grand chose à voir avec celles de leurs consœurs américaines ou européennes.

Le problème réside dans la panne de crédibilité ayant précipité une crise de liquidité....

A présent, on semble découvrir :

  • Que le marché interbancaire est finalement assez étroit et que les 360 milliards de garantie ne correspondent à rien (toujours la précipitation).
  • Que les conditions d'émission des TSDI (+ 400 PB), dans une conjoncture de contraction de la demande, ne seront pas faciles à rentabiliser.....
  • Que le risque de contrepartie est supporté en plein sur les fonds propres des banques... dans une conjoncture d’affaiblissement des contreparties et sans que le dispositif OSEO n’aie bénéficié d’un quelconque assouplissement (pas de recrutements, pas de modification des procédures d’octroi des garanties). Les PME ne sont pas toujours prêtes non plus à assumer le cout de cette garantie.

Les premiers TSDI viennent tout juste d’être souscrits et on s’attend à ce que les banques répercutent à l’économie le produit de leur effet multiplicateur…. En quelques jours seulement alors que :

  • Un dossier de crédit PME client nécessite un temps d’étude minimal (rencontre du client, rédaction du compte rendu, rédaction du dossier, négociation avec le client, rédaction du dossier Oseo, étude du dossier par les divers échelons de la filière engagement, renégociation avec l’emprunteur, constitution des garanties et décaissement)….

  • Les responsables locaux dans les banques, ne sont généralement pas au fait de la politique de gestion actif passif de leur établissement. Pour certaines banques, les problématiques évoquées dans la presse ne se règlent même pas au sein de leur établissement, mais chez la maison mère…. Leur préoccupation n’est pas de savoir s’ils vont pouvoir démultiplier des quasi-fonds propres, mais d’octroyer des crédits qui leur rapportent une marge minimum, dans des conditions de visibilité et de sécurité normale… Il est toujours plus facile de dire oui que non….les responsables bancaires locaux ont pour objectif de développer leur fonds de commerce dans des conditions de prise de risque acceptables (marges, garanties, visibilité). Si le risque ne semble pas acceptable au niveau local, on ne voit pas trop à quoi servent les TSDI émis, à part rassurer les marchés et faire un contre Buzz positif. On l’a répété, les causes de la crise sont réelles, celles de son emballement, sont très largement influencées par des facteurs psychologiques voire psychanalytiques….

En bref, le contre feu, ouvert par le gouvernement a permis de rééquilibrer un marché mis à mal par le contexte mondial, mais finalement peu affecté au niveau local, sauf par les deux acteurs à capitaux mixtes (franco neerlandais ou belges). On dit que la mémoire financière est aussi courte que celle d’un poisson rouge…. Que dire alors de la mémoire des politiques…. Si les banques doivent prendre des risques d’actionnaires avec des PME dont la trésorerie est déséquilibrée par une rupture de la demande, une insufisance de fonds propres et surtout des encours clients immobilisés et non mobilisables (l’état et les grandes entreprises publiques paient mal et n’offrent pas de support de mobilisation simple), il faudrait dans ce cas changer la donne et leur laisser la possibilité de participer aux bénéfices afin d’amortir l’effet de massue sur les fonds propres que ne manqueraient de générer les pertes massives de leurs concours à l’économie, dans la perspective de sauvetage de PME….Que se passera t il si l’encours des TSDI est passé à Pertes et profits….ce qui signifierait que 10% des prêts octroyés seraient perdus….Ce qui semble énorme mais finalement pas totalement irréaliste, si comme le demande le président, les banques doivent demain mettre leur caisse sur le trottoir. Leur préocupation est désormais de constituer un profil de bilan sufisament solide pour encaisser la crise que toutes les banques anticipent pour 2009. Celles dont l'actif présente une volatilité elevée (celles qui pretent aux pme) ne vont pas accroitre leur exposition..... celles dont l'activité principale consiste à preter aux particuliers et qui sont souvent les maisons mères des premieres (sauf BNP et SG) ne vont pas risquer d'entrer maintenant dans des métiers qu'elles ne maitrisent pas puisqu'elles ont des filiales pour cels.

Pour reprende la conclusion de loic Abadie dans son article sur le risque déflationiste mesuré à l'aune du ratio de levage bancaire et non du simple ratio de solvabilité:

"Lorsque la crise s'intensifiera sur l'économie réelle, les banques n'auront plus à faire face seulement à des défaillances sur des prêts immobiliers à risque, des dérivés de crédits ou d'autres "produits exotiques"...Ce sont toutes les catégories qui vont poser des problèmes en même temps : les prêts à la consommation, les prêts immobiliers classiques à taux fixe (avec la chute des revenus et la hausse du chômage), les prêts aux entreprises (avec la hausse du nombre de faillites).

Les taux de pertes de 3 % "supportables" peuvent tout à fait être dépassés dans ce contexte. Sans doute pas tout de suite...Mais il faut avoir cette idée en tête malgré tout. "

Enfin, derniere problématique à laquelle personne n'ose penser:

Nous sommes en novembre...... l'année commerciale dans les banques est ratée. aucun des objectifs commerciaux ne peut désormais etre atteint....

Sachant que les objectifs sont fixés en octobre avec un calage en terme de progression sur la fin de l'année, quel interet y aurait il localement à ce qu'un responsable, ou meme un simple chargé d'affaires, accroisse son exposition au risque alors que l'année commerciale sera de toute facon un échec.... Ce comportement perdurera au moins jusqu'à la fin de l'année et selon moi jusqu'a la publication des premiers tableaux de bord trimestriels... C'est donc au printemps que les états majors commerciaux dans les banques vont prendre la mesure de l'ampleur des dégats (en terme de chutte d'encours).

D'ici la, le jeu est entre les mains des responsables de filière engagement qui ont sensiblement repris le pouvoir..... mais officiellement le discours doit rester: " la banque n'a pas changé son comportement et continue son activité de prets, comme auparavant"......

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/11/03/les-deux-risques-de-l-interventionnisme-bancaire_1114014_1101386.html

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/11/04/l-etat-peine-a-voler-au-secours-de-l-industrie_1114497_1101386.html"

Aucun commentaire: