On ne va pas revenir sur le tube de la campagne 2007..... "Travailler plus pour gagner plus", une phrase dotée de tout le bons sens à la maniere de monsieur la palisse.
La promesse,assenée à longueur de temps par le candidat et ses sbires doit à présent etre tenue. c'est maintenant que commencent les véritables difficultés.
La premiere et c'est le plus étonnant, puisqu'on ne l'entend jamais reprise consiste dans la confrontation de cette promesse au principe de réalité de l'entreprise.
Comme le souligne férard Filloche, inspecteur du travail, l'immense majorité des heures supplémentaires ne sont pas déclarées et restent donc non rémunérées. BELLACIAO - "LA MAJORITE DES HEURES SUPPLEMENTAIRES N’EST PAS DECLAREE" - wouiince.
Il aurait été souhaitable, pour "crédibiliser" ce slogan de l'accompagner d'un véritable dispositif de garantie du paiement des dites heures supplémentaires. Cela n'a pas été le cas et cette phrase, va désormais coller à nico comme la fracture sociale a ridiculisé le discours de Chirac.
L'évolution des nouveaux modes de management conduisent un nombre grandissant de salariés au suicide et l'actualité récente, du technocentre Renault nous le rappelle. On imagine mal dans ce contexte la moindre heure supplémentaire payée.
Il est évident que la richesse est issue du travail. comme l'écrivain en son temps Jean BODIN, "il n'est de richesse que d'hommes". Mais on retrouve encore une fois la salle habitude Sarkozienne de l'argumentation par la culpabilisation des plus faibles. Le raisonnement est identique au niveau de la "franchise sécurité sociale". On ne peut que partager dans un premier temps ce type de raisonnement, encore faut il qu'il soit déroulé intégralement et non seulement réduit à sa seule expression publicitaire.
Les PME n'ont que faire de cette mesure. Les heures supplémentaires, dans leur grande majorité n'ont jamais posé de problèmes de financement. elles sont de fait exonérées de charges sociales et d'IRPP puisque non payées. Alors, a quoi bon les payer... et comment les controler, les pointeuses ayant depuis longtemps disparu du milieu du travail, elles ne sont pas pret d'y revenir. j'ai connu un chef d'entreprise qui a eu cette drole d'idée cependant. Persuadé d'etre floué, suite à l'instauration des 35 heures, il a souhiaté faire pointer son personnel en dotant son réseau informatique d'un logiciel de comptabilisation des heures. L'experience n'a duré que 4 mois, quand il s'est rendu compte qu'en moyenne, ses petites mains étaient derriere leur clavier plus de 42 heures par semaines et parfois bien plus....
Dans la plupart des entreprises, la fameuses phrase présidentielle est devenue une plaisanterie....Le comble du ridicule est atteint avec la proposition d'intégrer le personnel d'encadrement au dispositif. Il va dans ce cas falloir revoir pas mal d'à priori.... Un de mes amis, fraichement recruté dans un groupe financier s'est entendu dire par ses collegues, "tu prends ton après midi ?" alors qu'il s'apprettait à quitter son bureau à .... 19h30. On peut penser en effet que le dispositif de rattrapage en nombre de jours est une bonne solution... mais si le cadre qui fait des heures (surtout en soirée) est en france généralement bien vu. il n'en reste pas moins que son travail n'est pas comptabilisé mais objectivé. Alors peu importe le temps que lui prendra la réalisation des dits objectifs.
Pour les temps partiels, des heures complémentaires payées au tarif des heures supplémentaires, est-ce vraiment une aubaine ou est-ce que désormais les contrats de travail de nos enfants seront systématiquement des temps partiels que l’on arrondira par des heures supplémentaires détaxées à hauteur d’un temps plein, ce qui fera de l’ensemble de nos enfants salariés des « travailleurs pauvres » potentiels ? Réfléchissez, si vous étiez un patron, n’échangeriez-vous pas un salariéà temps plein contre deux salariés à temps partiel bénéficiant selon les besoins de l’entreprise de quelques heures complémentaires détaxées ? C’est tout bénéfice et en plus vous n’avez plus de problème d’organisation du travail pendant les congés : il y en a toujours un pour remplacer l’autre...
Une récente étude du CAE est également très critique sur l'efficacité de cette mesure. Reste à voir les modalités qui permettront d'en limiter les effets d'aubaine. On peut cependant conserver quelques doutes sur ses finalités idéologiques tant qu'un dispositif de garantie de paiement n'aura pas vu le jour. Et ce n'est pas la malheureuse centaine d'inspecteurs du travail qui permettront d'assurer cet équilibre dans la relation employeur / employé.Le Medef et la CGPME eux memes doutent de l'efficacité réelle quant à la finalité de l'application de ces mesures sur les TPE
Le Medef et la CGPME sceptiques sur les heures supplémentaires dans les petites entreprises - POLITIQUE ECONOMIQUE FISCALITE EMPLOI POLITIQUE SOCIALE: "Toutefois, le Medef s'attend à des effets « incertains » pour les entreprises de moins de 20 salariés."
samedi 2 juin 2007
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